Un coup d’oeil sur la carte de l’Islande et déjà votre regard s’arrête sur les innombrables formes et autres tracés faits de bleu. Ils vous indiquent la présence d’un lac ou d’un étang, le cours d’une rivière, l’origine d’un point d’eau. À la vue de ces signes, votre esprit s’affole: Il cherche des informations sur le dénivelé et la nature du terrain alentours, il note l’altitude, remarque la présence d’une route et repère le nom de la ville la plus proche. Pourrait-il y avoir du poisson ? Cette question, presque aussi importante que de savoir si les enfants vont bien, hante désormais le pêcheur-explorateur qui au lieu de se concentrer sur son travail, calcule en secret le temps qu’il lui sera nécéssaire pour bien préparer le break familial – de type Subaru ou Volkswagen – et envisage la prochaine expédition. Il ou elle se projette en Colombus embarquant pour le nouveau monde, un Cipango fait de paysages sauvages, de piscines fantasmagoriques et de poissons épiques. Si la cartographie doit en théorie vous renseigner sur la topologie d’un lieu, elle ne vous indique pas nécessairement si vous disposez des droits préalables pour y accéder. Avant d’organiser votre break pour pêcher en Islande – voiture, vacances, ou les deux – il faut se renseigner sur la question du droit et des licences de pêche associées.
La première fois que je me suis penché sur le système des licences de pêche en Islande, mes recherches m’ont mené vers la carte de pêche Islandaise, la Veiðikortið.
Il s’agit d’une carte de pêche valable sur un an donnant accès à plus d’une trentaine de lacs et zones de pêche réparties sur l’ensemble du territoire islandais. Cette licence est de loin la solution la plus simple et la plus économique pour pêcher en Islande.
Avec les îlots du Breiðafjörður et les pseudo-cratères de la région de Vatnsdalur, la légende nous dit que les lacs Islandais font partie de ces choses du territoire que l’on ne peut précisément compter. L’eau fait partie des éléments les plus prédominants du paysage Islandais. L’importance des glaciers, le climat nord-atlantique, la multitude de lacs, de rivières, les fjords ou encore les innombrables chutes et cascades témoignent de ce fait. Il n’y a pas à ma connaissance de comptabilité précise concernant les lacs et les cours d’eau où l’on trouve du poisson, mais il est raisonnable de penser qu’ils se comptent en centaines.
Mais avons nous le droit d’accéder et de pêcher en toute liberté sur tous ces plans d’eau ? Non.
La conception de la propriété en Islande repose sur une culture et un droit fondés sur une imbrication forte entre héritage culturel et familial d’une part et valeur des richesses exploitables de l’autre. Le paysage Islandais n’est pas que « Nature ». Il est avant tout le théâtre d’une Histoire – une saga – que l’on retrace formidablement bien de par les nombreux écrits et poèmes rédigés en grande partie par les Islandais ainsi que leurs contemporains, à la fin du douzième et treizième siècles de notre ère. Des récits de la colonisation de l’île jusqu’à la saga d’Erik le Rouge pour ne citer que deux exemples illustres, les sagas nous renseignent de manière très précise mais aussi romancée sur la culture d’un peuple et les dynamiques en jeu dans une société d’hommes tiraillés par les valeurs morales et le cours de leur destin. Au travers des émotions que nous transmettent ces histoires, les questions de loi, de terre, de propriété ou de filiation sont centrales.
D’autres marqueurs sont à prendre en compte pour bien comprendre l’attachement des Islandais à leur terre. La fonction même des premiers colons venus de Norvège, les Bændr (bændur) qui sont les paysans-pêcheurs et les propriétaires terriens. On pense plus tard aux quatre siècles de mise sous tutelle de la nation et de ses ressources par la couronne Danoise et l’appauvrissement considérable pour la société qui s’en est suivi. Les désastres humains causés par les calamités naturelles telle que la Peste, ou l’éruption dévastatrice des cratères du Laki en 1783, la longue bataille pour l’indépendance vis-à-vis du Danemark qui aboutît en 1944 et qui fût immédiatement suivie par les années « d’occupation » américaine au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ces faits s’inscrivent dans l’histoire courte d’un peuple qui a toujours du faire face aux forces de la nature et du destin. Au delà de l’insularité et ajouté à l’évidence de la proposition, cet héritage explique en partie pourquoi une terre arable, un droit de pêche en estuaire, un bois ou encore un point d’eau possèdent une forme de valeur pour certains Islandais qu’il a toujours été symboliquement légitime et nécéssaire de s’approprier.
Contrairement au système français où les fleuves, la quasi totalité des rivières et leurs ressources sont propriétés de l’état (gérés par l’Office National des Forêts), l’Islande inscrit les milieux aquatiques dans son droit à la propriété privée. Le propriétaire d’une terre traversée par une rivière possède non seulement une partie ou la totalité de cette rivière, mais il est aussi propriétaire du droit d’exploitation des ressources qu’elle contient. À savoir et pour ce qui nous concerne: les poissons !
Il existe d’autres solutions pour se procurer des licences de pêche en Islande.
Comme dans toute société libérale, le propriétaire terrien – un fermier ou une fermière par exemple – ou une association de propriétaires ont le droit de revendre ce qui leur appartient. Dans le cadre de la pêche, le droit peut se vendre sous forme de licence journalière ou dans le cadre d’un contrat où l’exploitation dans sa totalité sera négociée en exclusivité et en prix de gros. Dans ce cas, les propriétaires transfèrent leur droit à un tiers qui peut être une personne physique ou morale: une entreprise, un club ou une association.
Il existe des milliers de propriétaires possédant des droits de pêche. Certains préfèrent gérer la ressource de par eux-mêmes lorsque d’autres choisissent délibérément de la laisser tranquille. Dans ce dernier cas, il n’y a pas grand chose que vous puissiez faire pour obtenir un droit de pêche.
Pour obtenir des licences de pêche en Islande, deux possibilités s’offrent au pêcheur explorateur :
– Traiter directement avec le propriétaire terrien.
Cette méthode peut être aussi efficace qu’improductive. L’explosion du tourisme de masse en Islande a quelque peu dégradé la perception du voyageur qui devenu touriste, n’est plus aussi exotique qu’auparavant… Ceci étant, vous disposez tout de même de vos chances en vous présentant directement au fermier ou à la fermière: Qui ne tente rien n’a rien !
– Passer par un revendeur de licences.
Les propriétaires qui auront choisi de vendre une partie ou la totalité de leur droit l’auront donc fait sous contrat envers un particulier, une entreprise, un club, ou une association qui dans la plupart des cas réservent l’exclusivité du droit de pêche à leurs membres. Identifier qui est qui et obtenir les informations que l’on recherche peut s’avérer compliqué, surtout si vous ne parlez pas anglais !
Pour une si petite population, le nombre d’acteurs liés au monde de la pêche sportive et de loisir demeure impressionnant. On le constate de par la myriade d’associations, de clubs de pêche, de guides, d’écrivains pêcheurs, d’ instagrameurs et autres bloggeurs en tout genre. La ressource numérique est tout aussi considérable et se manifeste au travers de dizaines de sites et de pages internet. La plupart sont construits sur de vieux modèles de mise en forme, on les trouve uniquement en Islandais, parfois en Anglais, et peu d’entre eux sont à jour. Néanmoins, on peut trouver sur ces sites de véritables mines d’informations nous renseignant sur tel endroit, telle prise record, les espèces rencontrées, les meilleures périodes, si la rivière dispose d’un lodge ou pas etc.. Certains sites plus modernes offrent la possibilité d’acheter des licences de pêche à la journée ou sur plusieurs jours via leur plateforme de vente en ligne. Toutefois, sachez qu’il vous sera nécéssaire de disposer d’un numéro de sécurité sociale Islandais pour poursuivre votre achat. Sans ce numéro, il sera impossible de confirmer votre licence !
Si vous n’avez pas de numéro de sécurité sociale Islandais, une solution pour obtenir vos licences de pêche en Islande reste de contacter directement les revendeurs et entreprises liées au monde de la pêche sportive comme le Strengur Angling Club ou nos partenaires de chez Iceland Fishing Guide Ils traiteront alors avec vous en qualité d’entreprise et vous fourniront la possibilité d’acheter leurs licences de pêche au prix de vente qu’il conviendra. Notez que ces prestataires ne parlent pas Français et qu’il est parfois difficile d’obtenir de bonnes informations ! Ils privilégieront également la vente de leurs licences dans le cadre d’un séjour global plutôt que de manière séparée.
Une autre solution: contactez-nous bien sur!