On retrace la pêche en islande et plus précisément la pêche du saumon jusque dans les récits de la saga d'egill, fils de grímr le chauve (910 - 990). Dans ce texte écrit au xiii ème siècle, il nous est conté comment ce dernier envoya ses hommes à la pêche de la précieuse ressource sur les rivières gljufurá et norðurá dans la région ouest de l'islande. en ces temps, il est évident que la pêche des salmonidés en eau douce servait avant tout aux besoins en nourriture de la population.

la pêche au moyen de cannes fait son apparition de manière très marginale vers la moitié du xix ème siècle et au moment où l'île connait un développement de la marchandise vers l'export.

l'interêt croissant pour la ressource liée aux salmonidés pousse à l'apparition de nouvelles structures commerciales. ce sont elles qui dans la première moitié du xx ème siècle s'occupent de formuler les régulations pour la pratique de la pêche en eau douce. la première association de propriétaires terriens fût fondée en 1926 sur la partie supérieure de la rivière norðurá dans le borgarfjórður.

le statut d'association piscicole est validé par la loi en 1929 et c'est à partir de cette date que l'ensemble des associations de propriétaires terriens d'islande voient le jour. les lois encadrant la pêche du saumon et de la truite sont instaurées en 1932.

un portrait d'egill skallagrimsson retrouvé dans un manuscrit du xvii ème siècle.
les waders et les cannes que nous utilisons pour la pêche en islande ont quelque peu évolués depuis.

Ce sont les lords anglais qui importèrent la pratique de la pêche sportive en islande au début du xix ème siècle.

particulièrement impressionnés par la qualité et la quantité remarquable des salmonidés présents sur l’île, l’islande devint rapidement le terrain de jeu favori de ces gentlemen qui prirent alors possession de nombreuses terres, ainsi que des droits de pêche associés.

des rivières de prestige comme la langá ou la nordurá passèrent en effet sous la propriété d'officiels et des militaires de la couronne britannique.

s'en suivit alors plus d'un siècle durant lequel la pêche à la mouche se développa en islande. mais la première guerre mondiale rebalaya les cartes: la plupart des ayants-droits disparurent, et l’Islande en tant que destination de pêche sportive retomba dans l’oubli.

le changement principal concernant la pêche en islande de nos jours est sûrement ce qu'il en est de son développement commercial. le système de régulation repose toujours sur le droit des propriétaires terriens mais à la faveur de l'attrait grandissant pour le public de la pêche de loisir, et en parallèle de la baisse du revenu des activités agricoles, la ressource halieutique a pris au cours des dernières années une valeur plus que considérable. à tel point que l'islande est devenue l'une des destinations de pêche sportive parmi les plus chères au monde.

une étude publiée par l'institut des statistiques islandais détermine que la chaîne de valeur de la pêche en islande (d'eau douce et à des fins de loisir) atteint un montant de 2.1 milliards d'euros en 2019. l'offre et la demande expliquée par des corrélations simples éclaire en partie ce phénomène que l'on pourrait considérer comme unique et déroutant pour un pays si peu peuplé. d'autant plus que le nombre d'acteurs dans le domaine de la pêche en islande ne compte que quelques milliers de personnes tout au plus.

la première des raisons et sûrement la plus désolante, est liée à la raréfaction des milieux préservés et la diminution constante de la ressource en salmonidés presque partout en europe et plus globalement, dans de nombreux endroits du monde. ce, dans le contexte d'un interêt constant pour la pêche et au moins grandissant pour les activités de plein air en général.

les ayants-droit tout comme les revendeur ont très bien saisi les implications du phénomène. en prenant compte du nombre limité de licences attribuées par jour, nous retrouvons ici les simples effets de l'offre et de la demande. les moyennes se situent autour de 2 à 8 cannes maximum autorisées par jour sur les rivières de petite taille, et de 10 à 18 cannes maximum par jour sur les rivières de moyenne et grande taille.

la saison étant plutôt courte, parfois de l'ordre d'un mois uniquement sur certaines rivières à saumon, certaines licences de pêche peuvent atteindre des prix records.

certains revendeurs n'hésiteront pas à vous proposer des tarifs allant jusqu'à plus de 2 000 euros / jour / canne.

LA PÊCHE EN ISLANDE, UNE PASSION AVANT TOUT

Lorsque l'on y pense, la pratique sportive de la pêche en islande reste finalement la même dans son essence. malgré que leur nombre aie baissé au cours des années, il s'agit toujours de pêcher les mêmes espèces de poissons. la truite fario, l'omble arctique et le saumon atlantique.

sans pour autant être resté totalement le même, l'environnement de la plupart des rivières que nous pêchons demeure sauvage et particulièrement bien préservé. il est peu ou prou à l'image de ce que les lords anglais et les businessman américains connurent au cours du xix ème et xx ème siècle (l'essor de la végétation et les infrastructures mises à part).

bien que les techniques et le matériel de pêche aient considérablement évolué, nous pêchons toujours au moyen de cannes à une ou deux mains. de soies flottantes ou coulantes, de leurres au motifs parfois anciens et de moulinets disposant d'un frein qui nous permet d'absorber la puissance des poissons que nous pêchons.

au delà de ces aspects, la pêche en islande est avant tout une passion que nous avons à coeur de partager avec nos groupes. une expérience unique au monde qui mérite vraiment d'être vécue au moins une fois dans sa vie de pêcheur !

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